Port du Crouesty, lundi 6 mai 2024
L'équipage du Fou de Bassan est de retour sur le pont. Notre voilier a passé l'hiver à Arzal, dans le Morbihan, un point de départ stratégique pour nos expéditions vers le nord ou le sud. Après mûre réflexion, nous avons choisi de mettre le cap vers le nord. L'attrait pour les oiseaux marins, la faune marine et la beauté sauvage des paysages est simplement irrésistible.
Nous sommes prêts à nous lancer dans une nouvelle aventure vers les Hébrides extérieures, en Écosse. Notre imagination s'enflamme déjà à l'idée d'observer les colonies de fous de Bassan et de macareux, ainsi que d’écouter le chant des baleines de Mink.
Je m'imagine déjà sur la plage de Luskentyre, sur la côte ouest de l'île de Harris, bordée d'un sable blanc immaculé et entourée d'une mer turquoise. On dit que c'est l'une des plus belles plages du monde. Il ne nous reste plus qu'à guetter la bonne fenêtre météo qui nous permettra de larguer les amarres.
Un bateau, c'est génial, même lorsque vous n'êtes pas en mer, il occupe tout votre temps, a dit le capitaine sur un ton ironique.
Une odyssée se prépare avec méticulosité. Rêver est une chose magnifique, mais concrétiser ses rêves en est une autre. Cela demande des efforts concrets. Ainsi, nous avons pris grand soin du Fou de Bassan, afin de nous assurer qu'il soit prêt à affronter l’océan.
Nous avons entrepris une série de travaux essentiels sur notre voilier : la rénovation de sa quille, la révision complète du système de pilotage de barre, et nous avons consacré de nombreuses heures à éliminer la moisissure qui s'était accumulée à l'intérieur et à l'extérieur pendant l'hivernage, particulièrement dans le climat humide d'Arzal. Parfois décourageant.
« Il est certain que la rouille, la pourriture, l’usure des choses à la mer sont un peu décourageantes. Peut-être qu’aussi les bateaux sont encombrants, ils vous enchaînent. Peut-être qu’au fond à terre on est plus libre. Et avec cela la liberté relative de la mer me tente parfois joliment. »
Ces paroles, c’est Hermine de Saussure, dite Miette, une amie d’Ella Maillart, la célèbre écrivaine-voyageuse, qui les a prononcées. Elle a un point commun avec mon capitaine. Et si je vous parle d’elle aujourd'hui, c’est parce que "j'ai passé deux années en sa compagnie."
J'ai en effet travaillé pendant les longs mois d’hiver sur l’histoire de cette pionnière de la navigation du début du 20e siècle afin de réaliser un documentaire radiophonique diffusé par la RTS. Je vous invite à écouter l’histoire fascinante de cette femme.
On vous donne rendez-vous dans 10 jours en Ecosse. Si la fenêtre météo se confirme, nous appareillons demain soir ou mercredi matin à l’aube, avec Olivier, un ami venu nous seconder pour la traversée jusqu’en Ecosse.
Pour écouter le podcast, cliquer sur l'image
Bon voyage les ami.e.s. Je me réjouis de lire le récit de l'Ecosse!
Bises affectueuses
Maria