Par Elisabeth
Pendant deux ans, chaque vendredi soir, après avoir dégusté un bon verre de vin rouge, lequel nous rendait plus audacieux, nous décidions d'acheter un voilier. Puis, le lendemain, dégrisés, nous décidions de remettre ce rêve un peu fou à plus tard.
Finalement, au mois de février 2020, nous avons quand même craqué pour un bel OVNI 445 et signé un compromis de vente. L'acquisition du bateau aurait du se faire deux mois plus tard. C'était sans compter sur la crise liée au Covid-19. Impossible de se rendre à Troon en Ecosse, où le voilier hivernait, les frontières étant fermées.
Du coup, nous avons traversé une période de doutes. Etait-ce bien raisonnable de poursuivre ce projet?
En ce moment, sur cette terre, des centaines de milliers de personnes souffrent de la crise liée au Covid-19, soit parce qu'elles ont été frappées par la maladie, le décès d'un.e proche. Qu'elles ont perdu leur travail ou vu leurs revenus diminués. Du coup, partir en mer n'est-ce pas un peu égoïste, ai-je souvent pensé ?
L'être humain est ainsi fait. La vie continue et chacun.e suit son destin. Le nôtre est de continuer à tricoter ensemble notre histoire. Et il faut croire que notre rêve de bateau fait partie de cette histoire.
« Aux alentours de la soixantaine, il nous reste encore à tous les deux une fenêtre météo favorable pour lever l'ancre. Cependant, on ne peut pas se permettre d'hésiter trop longtemps avant de se lancer, sous peine de la voir se refermer un peu trop vite. »
Dans deux jours nous nous rendrons à Troon, en Ecosse, pour signer le contrat qui nous permettra de devenir propriétaires. Nous avons déjà fait réaliser une expertise, fait mettre le bateau à l'eau. Fou de Bassan n'attend plus que son nouvel équipage pour pouvoir larguer les amarres.
Il faudra encore patienter un peu, car les formalités pour obtenir un pavillon prendront au moins dix jours. Ce sera l'occasion de se familiariser avec tout le fonctionnement du bateau, l'électronique, et aussi de visiter un peu l'Ecosse.
Le programme pour cette saison ? Naviguer un peu dans les Hébrides intérieures jusqu'à la mi août, puis ramener Fou de Bassan en Bretagne où nous passerons la prochaine saison.
Certes, nous aimerions monter vers le Nord par la suite. Pourquoi ne pas aller explorer les côtes norvégiennes par exemple ? Nous souhaitons cependant prendre le temps de nous familiariser avec notre bateau, et, surtout, nous assurer que la vie à bord nous plaît. Ne pas se mettre la pression, en aucun cas.Les voyages au long cours, ce sera pour dans deux ans. Quand nous serons libérés de nos obligations professionnelles.
Pour l'instant, j'ai hâte de pouvoir me rendre à Troon avec Bernard afin de pouvoir enfin découvrir notre beau Fou de Bassan.
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